10/02/2013
A tire d'Elles n° 46
Bien sûr qu'elle s'en souvenait du bonhomme ! Il resta planté pendant au moins une heure, en face, sur le trottoir des numéros impairs. Puis il partit, puis il revint, s'attardant à nouveau comme s'il se croyait invisible.
Elle eut le temps d'en passer quatre, peut être six … Il était encore collé sur place ! Elle le repéra de la cravate jusqu'aux chaussures nettement, devenue d'une méfiance d'écureuil. Des fois que le type préparerait un sale coup ! Mais non, il laissait tout le temps de la laisser le photographier. Ou alors c'était un dingue. Il y en a tellement, des dingues !
Il disparut enfin, alors qu'elle s'était habituée à cette présence comme on s'habitue à une casquette de flic sur un uniforme de policier.
Elle ne l'a jamais plus revu.
Elle en parla un fois avec Julia, la blonde qui dérouille au troisième et qui chantonne souvent suivie d'un client.
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C'est qu'il est amoureux de toi ! Il reviendra à la Saint Valentin pour t'en faire la confidence.
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C'est ça, mon œil ! Je vais te croire.
Ryal
16:02 Publié dans A tire d'Elles, Arts, Brèves du trottoir, Moeurs, Sexualité, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : prostitution, prostitution populaire, prostitution parisienne, vie parisienne, moeurs, sexualité
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