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11/11/2011

11 Novembre 2011

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 Armistice guerre 1914-1918

 

Il nous en parlait peu de la guerre 1914-1918. Trop peu, regrettait-on autour de lui. Au point que nous aurions pu croire qu'il n'y était jamais allé.

 

Les médecins le pensèrent mort une fois, deux fois … Arrêts cardiaques. Mais la mécanique redémarra à chaque fois.

 

C'était mon grand père.

 

Un vrai poilu, je suppose.

 

Car lorsqu'il revint vivant en gare de Montluçon, ma grand mère, qui était toute jeune bien sûr, faillit ne pas reconnaître le visage de son mari à travers une broussaille de poils.

 

Elle ne lui proposa pas de venir se reposer ; elle ne lui proposa ni un bon repas en famille ni même de faire l'amour … Non et non ! Elle lui dit : « tu vas te faire couper la barbe ! Tu ne rentreras pas à la maison avec une barbe pareille ! »

 

Survivre à l'enfer et en être ainsi accueilli, c'est un monde.

 

Par la suite, chaque année il se rendit au banquet des anciens combattants d'où il revenait zigzaguant quelque peu.

 

Il s'endormit définitivement en septembre 1959.

 

Usé, vraiment usé par les hauts fourneaux des usines Saint Jacques.

 

guerre 1914-1918-carte postale 1917,anciens combattants

 

Au dos, cette carte postale, est datée manuellement du 16 mai 1917.

« Me voici de nouveau arrivé dans ce sal (sic) patelin ... » etc.

 Les marchands de pinard réussirent d'excellentes affaires pendant l'affrontement Franco/Allemand.

 La butte rouge, c'est son nom ...

 

27/04/2010

Girouette

Prenez garde petits n'enfants !

 

En plein dans le voisin de mon jardin ... Ou, pour l'écrire plus correctement : au milieu du jardin de mon voisin, un mat en haut duquel se trouvait perché un coq girouette faisait le divertissement de mes yeux par temps de gros vent.

 

Eh bien ! Figurez-vous que pendant mon absence, mon voisin, retraité de la maréchaussée, a arraché supprimé cette belle vigie.

 

  • Qui était là depuis avant ma naissance, m'a indiqué la demoiselle d'âge canonique qui, quelques fois en soirée, appuie son menton sur le petit mur qui sépare sa propriété de la mienne.

 

J'ai, par instant, un faible pour les vieilles demoiselles.

 

Lorsque j'étais petit n'enfant et que mes parents m'envoyaient passer deux ou trois semaines de vacances d'été en Creuse, à Chenérailles précisément, il y avait là bas une demoiselle âgée dont les amples jupes sentaient toujours le savon de lessive. Elle m'emmenait promener entre les crottes d'oie, par de petits sentiers disparus aujourd'hui. Mais surtout, il lui arrivait de me tenir le zizi pour m'aider à faire pipi, comme si je n'avais pas une main à chaque bras.

 

Plus tard, je dus pourtant reconnaître que cette bonne demoiselle n'était pas aussi vieille qu'elle me paraissait au sortir de mes derniers biberons. En 1947-48 elle ne devait porter qu'une trentaine de balais. C'était d'ailleurs une nature assez agréable à regarder malgré ses yeux myopes à l'affut derrière deux hublots.

 

Des gens me racontèrent, quand je fus adolescent, qu'elle avait « échappé à la boule à zéro ». Comprenez : elle avait failli être tondue après le départ des troupes allemandes. Son bon ami - elle avait donc un amour ! - appartenait au mouvement fasciste de Marcel Déat.

 

Quand j'y repense je vois bien que ma tendre enfance ne fut pas à l'abri de certains attouchements, de certaines caresses que bien des filles adultes se permettent, sous couvert d'instinct maternel, auprès de nous autres tendres garçons innocents pareils aux bébés en sucre d'orge.

 

S.O.S Jeunesse traumatisée