16/11/2025
Tarzanides n° 663
LA MOME VERT DE GRIS
C’est encore moi !
Parole historique prononcée dans le film qui nous sert de titre présentement. Film français signée de Bernard Borderie pour le spectateur de 1953. L’argot, celui des gangsters français devenu une mode de divertissement chez les honnêtes gens " le samedi soir après le turbin " suite à la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Un type tel que Auguste Le Breton se fera même une réputation dans les histoires de brigandages conséquentes à son témoignages presque autobiographique : Les Hauts Murs.
Mais avant tout dans la décennie des années 50 en France l’influence américaine se faisait prépondérante. Le courage des boys soutenant alors celui de l’URSS pour vaincre Hitler, en même temps qu’ils combattent seuls jusqu’à la victoire contre le Japon d’Hiro Hito, on fait imaginer les soldats de l’Oncle Sam quasiment comme des surhommes dans l’imaginaire collectif, particulièrement chez les adolescents.
Justement, pendant cette période, un jeune acteur américain sans succès va profiter de l’engouement pour l’Amérique du Nord. Son nom ? Il se fait connaître sous l’identité de Eddie Constantine. C’est lui qui tiendra le rôle incarnant Lemmy Caution dans le roman écrit par un faux américain mais vrai anglais : Peter Cheney. Le n° 1 de la Collection Série Noire créée par Gallimard.
Ne croyez pas que j’oublie qu’à l’époque le succès américain était fortement contesté, combattu au jour le jour par le Parti Stalinien Communiste des Thorez et Duclos. En 1953 j’allais entrer dans mon adolescence mais je n’ai pas oublié, dans Montluçon alors ville industrielle, les sorties d’usines devant lesquelles le PC et sa CGT brandissaient des tracts hostiles à la présence américaine dans les principales villes françaises. US GO HOME ! ! Qu’ils gueulaient, les camarades. Et le plus rigolo c’était le dimanche en tout début d’après midi : les mêmes communistes salariés patientaient dans une file d’attente devant deux ou trois des cinq cinémas montluçonnais programmant un spectacle capitaliste d’Outre Atlantique.
La Môme Vert de Gris fut une réussite, Eddie Constantine commençait une carrière à succès : acteur de cinoche, oui ; mais aussi chanteur. « Cigarettes, whisky et p’tites pépées ». Les vieux de la vieille s'en souviennent. Pourtant ce n’était pas l’alcool qui marchait en tête de l’implantation américaine en Europe de l’Ouest : c’était le Coca Cola, boisson pharmaceutique répugnante pour les communistes, lesquels avaient fait réaliser un petit film publicitaire vantant leur préférence pour le gros rouge qui tache : celui du comptoir des bistros de la rue Denis Papin. (tous disparus aujourd’hui).
C’est la superbe Dominique Wilms qui donne la réplique à Constantine pour un hold up censé se dérouler dans Casablanca. Ce qui me piégea au sortir de mon enfance ce fut la longueur de chacune des cigarettes que la Pin up ou vamp (dans le cinéma d’origine les vampires sont des femmes) ... Que la pin up, ai je dit, affectait de serrer entre ses lèvres. Mon père fumait beaucoup mais pas des clopes de telle dimension. Et j’avais l’impression que chaque cigarette suspendue entre les muqueuses de la Môme Vert de Gris, allait glisser, couler de sa bouche.
- Dites donc Bar Zing, ça ne s’apparente pas à de la Bande Dessinée votre truc d’aujourd’hui !
J’allais y venir, merci de me rappeler. C’est qu’hier soir, avant de roupiller du sommeil du juste, j’ai revu cette Môme Vert de Gris en replay sur RMC+ mais j’ai bien failli abandonner avant la fin de la seconde partie : trop de nuit sur la bobine devenue moins prenante à mon avis que la première. C’est vrai que la binette de Monsieur Constantine n’a pas été vraiment employée pour des images BD. Toutefois dans le numéro 79 de MONSTER BIS (date inconnue) consacré à l’Edward Constantinowsky, (identité véritable de l’acteur ?) dans ce n° de Monster Bis, il est signalé que dans une ancienne revue italienne le visage de cet acteur américain mort en 1993, apparaît dessiné façon Bédé.
Et qu’elle est le nom de cet illustré italien ? ... SADIK.
Bar Zing
19:01 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : eddie constantine, dominique wilms, bernard borderie, monster bis, alain jarry, montluçon cinémonde, cinéma palace




