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01/01/2020

Le 01-01-2020

BON NOUVEL AN A TOUS ...

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Va falloir tenir jusqu'à l'année suivante

 

Le premier jour de chaque année, quand j’étais gamin, je me rendais chez quelques-uns de nos voisins pour leur souhaiter un joyeux nouvel an. La tradition. Notre voisinage était si proche qu’il me donnait l’impression d’appartenir à notre famille. Par exemple lorsque mon père bavardait avec une des voisines du même âge que lui, j’avais l’illusion qu’ils étaient frère et sœur, ce qui me plaisait beaucoup.

 

- Tu resteras au moins un quart d’heure chez Madame et Monsieur Ch … Faut être poli, pas donner l’impression que tu y vas uniquement pour recevoir un cadeau.

 

Oui : le premier janvier, jour des étrennes.

 

En guise de cadeau chez Monsieur et Madame Ch … je recevais une orange. Pas deux : une seule. Papa avait beau m’expliquer « Ils sont vieux, avec leurs manies de la fin du XIXe siècle, et pour eux l’orange signifie nos conquêtes coloniales dont ils sont fiers ».

 

Mais pour moi ce qui retenait le plus l’attention c’était un gros bocal posé sur la crédence d’un buffet énorme … A travers la transparence du verre j’apercevais une eau trouble dans laquelle se baignaient en suspension des limaces sombres. Il faut dire que Madame Ch … était infirme des deux jambes. Je ne l’a connue qu’assise, jamais au grand jamais debout. Pourtant on lui déposait une paire de chaussures au bas de son fauteuil sur lequel elle était condamnée. Espérait-on un miracle ?

 

- Tu comprends m’expliqua ma mère. Elle est très handicapée jusqu’à la fin de ses jours, et ce que tu vois dans le bocal ce sont des sangsues, pas des limaces. Elle a de la tension.

 

- De l’attention !

 

- Ne fais pas le bête : elle a trop de sang. Alors il faut lui mettre de temps en temps des sangsues derrière les oreilles. Je ne plaisante pas crois moi.

 

Vous voyez que les premiers de l’an n’étaient pas tristes pendant ma petite enfance, d’autant que quand je revenais à la maison avec mon orange à la main il y avait une de mes tantes : Tante Marthe, qui m’attendait avec un beau cadeau , un vrai, un vrai gros pistolet pour faire péter des amorces.

 

- Tu veux peut-être l’envoyer à la guerre avant qu’il en ait l’âge ? s’exclamait ma grand-mère qui ne se consola jamais de la mort de ses deux frères pendant la première guerre mondiale.

 

Doc Jivaro

28/11/2010

Allez, un peu de texte !

 

L'autre midi, ce ne sont pas les douze coups de minuit qui nous ont dérangés ; c'est la sonnerie du portail.

Aussitôt, la dame qui m'a suivi quand je me suis replié en zone libre, a regardé notre écran caméra. Elle a annoncé : - Il y a un type portant un paquet de buvards qu'attend sur le trottoir.

Erreur ! Pas des buvards : des calendriers.

C'est ce qu'indiquait l'inconnu en agitant à bout de bras un rectangle de papier frappé du nombre 2011.

Puis s'abouchant à l'interphone l'homme a crié :

  • C'est les éboueurs !

  • Et merde! S'exclama la dame qui m'est resté fidèle pour se distinguer de toutes celles qui m'ont trahi. Et merde ! Sont chiants ! D'autant qu'à présent ils ne font qu'un seul ramassage de poubelles chaque semaine ! Des fainéants trop payés je te jure.

  • Tu descends ?

  • Descends donc toi.

  • Et si t'on faisait comme si n'y avait person au téléphon ?

Finalement, comme l'enquiquineur ne décollait pas du ruban, ma moitié moins ma paire de noix s'est laissée couler jusqu'à lui ; elle lui a filé assez nerveusement deux euros. Il est parti, disant au revoir sans dire merci, l'ingrat.

Ma régulière est remontée à vide dans l'escalier, ainsi qu'une calibrée des Halles qu'a terminé ses huit heures règlementaires.

  • Il a dû te trouver pingre.

  • Qu'il aille se faire voir ! Dix rondelles d'un centime chacune auraient suffi. Et comment être certain qu'il l'est bien éboueur l'éboueur ? J'aurai dû demander sa carte de salarié.

A votre avis, mes amis, est-ce qu'en ce moment les boueux font du porte à porte dans Marseille pour empocher des euros après avoir infligé quinze jours d'une grève catastrophique à la population ?

Ici, à Montluçon, à l'heure matinale où circulent nos ramasseurs de déchets, je dors. Au point que c'est leur tintamarre laborieux qui me soulève la paupière. Je m'en console pourtant en repensant que j'ai subi pire, question d'être réveillé par les tambours du Bronx. C'était à proximité des Chiens Verts de Louis XI, non loin de Vichy, une rue à sens unique. Le camion des travailleurs de base reculait sur toute la longueur, avec son avertisseur sonore activé à pleins coups de clairon. Un délice pour nous autres riverains pépères encore ramollis dans notre bain de lit.

En tout cas, nous voici avertis du passage prochain d'autres solliciteurs d'étrennes. Le facteur, les pompiers … Qui encore ? Chacun proposant un calendrier dont la banalité des images vous descend le moral à zéro. Mais nous, on s'en moque puisqu'avant même que débute le nouvel an les calendriers nouveaux finiront dans le container approprié.

Conclusion laissée à ma femme : « N'y a guère que celui sur lequel des sportifs sont photographiés tout nus qu'est marrant. Malgré une escroquerie sur la marchandise : on ne leur voit pas le zizi ! »

 

Ryal