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28/11/2010

Allez, un peu de texte !

 

L'autre midi, ce ne sont pas les douze coups de minuit qui nous ont dérangés ; c'est la sonnerie du portail.

Aussitôt, la dame qui m'a suivi quand je me suis replié en zone libre, a regardé notre écran caméra. Elle a annoncé : - Il y a un type portant un paquet de buvards qu'attend sur le trottoir.

Erreur ! Pas des buvards : des calendriers.

C'est ce qu'indiquait l'inconnu en agitant à bout de bras un rectangle de papier frappé du nombre 2011.

Puis s'abouchant à l'interphone l'homme a crié :

  • C'est les éboueurs !

  • Et merde! S'exclama la dame qui m'est resté fidèle pour se distinguer de toutes celles qui m'ont trahi. Et merde ! Sont chiants ! D'autant qu'à présent ils ne font qu'un seul ramassage de poubelles chaque semaine ! Des fainéants trop payés je te jure.

  • Tu descends ?

  • Descends donc toi.

  • Et si t'on faisait comme si n'y avait person au téléphon ?

Finalement, comme l'enquiquineur ne décollait pas du ruban, ma moitié moins ma paire de noix s'est laissée couler jusqu'à lui ; elle lui a filé assez nerveusement deux euros. Il est parti, disant au revoir sans dire merci, l'ingrat.

Ma régulière est remontée à vide dans l'escalier, ainsi qu'une calibrée des Halles qu'a terminé ses huit heures règlementaires.

  • Il a dû te trouver pingre.

  • Qu'il aille se faire voir ! Dix rondelles d'un centime chacune auraient suffi. Et comment être certain qu'il l'est bien éboueur l'éboueur ? J'aurai dû demander sa carte de salarié.

A votre avis, mes amis, est-ce qu'en ce moment les boueux font du porte à porte dans Marseille pour empocher des euros après avoir infligé quinze jours d'une grève catastrophique à la population ?

Ici, à Montluçon, à l'heure matinale où circulent nos ramasseurs de déchets, je dors. Au point que c'est leur tintamarre laborieux qui me soulève la paupière. Je m'en console pourtant en repensant que j'ai subi pire, question d'être réveillé par les tambours du Bronx. C'était à proximité des Chiens Verts de Louis XI, non loin de Vichy, une rue à sens unique. Le camion des travailleurs de base reculait sur toute la longueur, avec son avertisseur sonore activé à pleins coups de clairon. Un délice pour nous autres riverains pépères encore ramollis dans notre bain de lit.

En tout cas, nous voici avertis du passage prochain d'autres solliciteurs d'étrennes. Le facteur, les pompiers … Qui encore ? Chacun proposant un calendrier dont la banalité des images vous descend le moral à zéro. Mais nous, on s'en moque puisqu'avant même que débute le nouvel an les calendriers nouveaux finiront dans le container approprié.

Conclusion laissée à ma femme : « N'y a guère que celui sur lequel des sportifs sont photographiés tout nus qu'est marrant. Malgré une escroquerie sur la marchandise : on ne leur voit pas le zizi ! »

 

Ryal

 

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