19/06/2016
Dimanche, jour du Seigneur n° 15
Une fois encore, nous montions à pied jusqu’à Lavault-Sainte-Anne. J’en retiens que la route n’était pas encore goudronnée ; mais, peut-être, ma mémoire faillible comme la vôtre mélange t’elle avec un autre trajet. Ce dont je suis certain, par contre, c’est que nous marchions en plein milieu de la chaussée, la rareté des voitures nous y encourageant.
Cinq kilomètres à pied, ça use ! Ça use ! …
- j’ai un caillou dans ma chaussure !
L’abbé « Gros Pif » s’était arrêté, jambes pliées à la saignée de ses genoux dont cet homme de foi faisait un emploi professionnel. Il délaça son soulier, le retourna en l’air, bien en vue. Un gravier en tomba, comme si ce gravier avait le mérite d’exister seul de son genre au monde.
- Il vous a fait mal M’sieur l’Abbé ?
- Moins que mes péchés, répondit le disciple de J.C.
Quatre ou cinq gamins avaient stoppé autour de la soutane meurtrie. Michel et moi avions continué pour nous joindre au groupe le plus nombreux, celui qui fonçait en avant depuis Montluçon.
Cinq kilomètres à pied, ça use ! ça use ! …
Michel et moi, faufilant notre tête entre les têtes qui nous avaient précédés, entendîmes une voix plus intense que nos bavardages : « Ça y est ! Il refait le coup ! ».
L’exclamation venait d’un garçon plus grand que nous et qui faisait office de surveillant. Cette hiérarchie se mesurait à la hauteur de sa jambe. Michel heurta son coude contre le coude du futur chef scout : « Quel coup tu dis, hein ? ».
L’autorité plus subjective qu’officielle de ce plus grand, on se racontait qu’elle lui venait de sa sœur plus âgée que lui : elle était cheftaine chez les Éclaireuses de France.
- Chez les Jeannettes ?
Un mot qui faisait jaillir des ricanements dans le mille pattes d’un troupeau d’hommes. Une jeannette, populairement parlant, c’était un bébé de zizi. « Si tu ne boutonnes pas bien ta braguette, on te coupera ta jeannette ».
Michel avait insisté dans sa question : quel coup tu dis, hein ?
Le grand avait répondu pour se donner de l’importance devant nous autant qu’il s’en donnait sans doute devant son miroir pendant la toilette. « Oh ! Vous verrez si vous revenez avec nous. On a l’habitude. On n’y fait plus attention. C’est un truc que l’Abbé a inventé pour parler des péchés qu’un bon chrétien ne doit pas faire. Allez ! Allez ! On avance ! Pas de tire au flanc !
Cinq kilomètres à pied …
Et le grand reprit quelque explication : t’as vu comment le lacet de son soulier était serré autour de la cheville ? Comment veux-tu qu’un caillou, il y entre dedans ? … C’est lui qui se le met dans son soulier pour se donner l’occasion d’un prêche qu’il fait croire qu’il improvise. Vous comprenez ?
Ce que nous comprenions c’était que nous venions d’augmenter notre vitesse de croisière pour nous mettre le plus tôt possible à l’abri. Le ciel descendait s’appesantissant bas de plafond. Bas et lourd. Bas, lourd : jeux de mot Maître Cappellot. L’espace en paraissait plus gros que grand. Augmentation de température … « Ça va tonner ! Quand c’est orageux, les mouches deviennent mauvaises : elles piquent ! » disait une de nos voisines engraissée de gourmandise et se grattant le gigot de la cuisse.
Nous parvînmes en désordre aux abords de la vieille église de Lavault-Sainte-Anne. Les premières gouttes tombaient une à une, comme si Dieu dans son infini bonté nous accordait le temps de les compter. Elles s’éclataient en étoiles sombres sur le sol sec. D’elles, j’ai gardé la sensation sur mes bras nus : tièdes elles étaient.
Ryal
15:20 Publié dans Education, Moeurs, Montluçon, Religion | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : paroisse saint paul, scout de france, jeannette, lavault-saint- anne, souvenirs d’enfance
13/06/2016
Orlando. Tuerie fusillade anti-homos
10:05 Publié dans Actualité, Dessin humoristique, Moeurs, Politique, Religion, Sexualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : orlando, night club gay, hilary, trump, état islamique, mahomet ali, tarik ramadan, 11 septembre 2001, sadiq khan, migration musulmane
12/06/2016
Dimanche, jour du Seigneur n° 14
10:00 Publié dans Dessin humoristique, Education, Religion | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : catéchisme, catholique, pédophilie et religion, totem et tabou, mémoire d'une âme, généalogie de la morale, l'avenir d'une illusion, paroisse saint paul, montluçon
08/06/2016
Nice : Menacée d'être pendue au nom du Ramadan
Ligue féminine laïque pour la tempérance publique
avec le soutien de nos frères religieux
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Bourdin !! La démocratie même orthographiée démocrassie ne doit pas être pervertie en espace de propagande religieuse ! … Tu te fais peu entendre, voire même pas du tout lorsqu’il s’agit de la période du CARÊME.
Mais rassure toi : même si l’Islam redevenait modéré en Europe, tu ne serais pas démuni de tes 90 minutes de « foot ball » le vendredi soir après le passage du marchand de tapis.
11:48 Publié dans Actualité, Consommation, Dessin humoristique, Politique, Religion | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nice, tariq ramadan, boko haram, quatar, daech, france terre d'asile, ramadan, serveuse agressée
05/06/2016
Dimanche, jour du Seigneur n° 13
Le lundi d’avant celui de cette semaine finissante, ma régulière et moi sommes allés assister aux funérailles religieuses d’une dame vieille … Mais, à mieux y réfléchir, est-on encore « vieux » lorsqu’on est mort ?
En l’Église Sainte Thérèse, cette messe d’enterrement débutait à quatorze heure. L’heure à laquelle s’effectuait l’entrée dans les usines du temps de jadis, quand des sirènes sinistres survolaient les toitures de la petite ville du gargotier Gozet. Pour cet office catholique, peu de gens. Peu de gens mais, néanmoins, plus que de prêtres, tous absents. La cérémonie était confiée à deux femmes âgées, l’une noire, l’autre blanche, comme les pions oubliés d’une interminable partie d’échecs. Toutes deux en civil. Elles récitèrent un texte entrecoupé de phrases chantées, sans participation des auditeurs qui, tous et moi le premier, attendaient que ça s’arrête.
- C’est à cause de l’ampli du micro : il est mal réglé. On ne pige rien aux paroles.
- Mais, au moins, la noire chante juste.
Pendant la trop longue année préparant le dimanche de la communion solennelle, et comme je marchais au milieu d’une rue dont j’étais sûrement propriétaire puisque mes grands parents y habitaient, une voisine adulte ouvrit brusquement la fenêtre de sa cuisine du rez-de-chaussé. A croire que Madame T guettait impatiemment mon passage devant chez elle.
- Tu vas bien à la messe en ce moment pour préparer ta communion ?
- Heu, bonjour, oui.
- Alors tu le connais l’abbé C. Tu l’entends chanter à la messe. Il chante si bien on me l’a dit.
- … ?
- Tu pourrais savoir quel dimanche prochain à venir dans pas longtemps ce sera lui qui devra chanter ?
L’Abbé C., qui chantait si bien, je n’en savais rien, moi, quel jour prochain il chanterait encore. Et je m’en fichais pour tout vous avouer.
La voisine insista : t’as qu’à lui demander !
T’as qu’à ou pas t’as qu’à, cette demande tombait mal : elle venait pendant une saison où ma relation avec l’Abbé C. était loin d’être au beau fixe.
Figurez-vous que trois ou quatre semaines auparavant, un jeudi en matinée – Jour de « caté » - je me rendais à l’adresse d’une école située en bordure d’une chère rivière qui, débordant de ses rives en 1956 (?), mit le grand immeuble du commerçant Bouillonnet dans le bouillon – Ah ! ah ! ah !… j’ai longtemps pratiqué les jeux de mots du genre cantine de midi, autour d’une tablée de copains : comment vas-tu–yau de poêle ? - Au poil !
Mais ne perdez pas de vue le sujet principal ! c’est ce que nous conseillait le Père Martin. Donc, un jeudi en matinée, j’entrais dans la salle de l’école privée réservée ce jour là pour les leçons de catéchisme.
Oui. Et alors ?
Et alors, désinvolte, je m’étais mis à siffler l’air d’une chansonnette à la mode. Je n’ai même plus souvenance de laquelle. C’était que,chacune de mes deux poches emplie d’une main serrée en poing, je me préparais à affronter toute une heure de fantasmagories bibliques : Moïse qui fendait en deux la Mer rouge ou la mère morte … je m’estimais libre de m’en hausser des épaules plutôt que d’en tomber à quatre pattes. Mais, quand même ! formidable, LEUR Moïse ! … Un type capable d’appeler sur terre un « ange de dieu » pour égorger tous les petits enfants d’Égypte en une seule nuit. Un ange insomniaque, sûrement.
Paf ! Je bloquais une gifle tombée du ciel. J’en restais muet, n’ayant même pas le réflexe de riposter au missionnaire de dieu.
- Toi ! Sois poli ! On ne siffle pas en entrant dans un cours religieux.
Du coin de la bouche, à mon côté, un des gamins assagi d’être tenu « en rang » m’interrogea presque admiratif : t’as rien senti ? t’as une peau de crocodile - Allons, réfléchissez un peu, lieutenant : est ce que Batman, Tarzan et Tom Mix attaqués par traîtrise, se laissent surprendre à pleurnicher ?
Plusieurs décennies plus tard, le fait d’avoir siffloté un air joyeux peu avant que commence une leçon de catéchisme, ne me paraît toujours pas suffisant pour justifier une baffe en pleine tronche. Mais la vraie cause était probablement ailleurs. En fait, pendant la semaine passée, j’avais refusé quoique hésitant quelque peu, l’offre faite par cet Abbé C. d’avoir à suivre l’apprentissage pour devenir Enfant de Chœur. Visiblement, mon refus avait dû lui décoiffer le béret. C’est que, savez-vous ? mon père était militant communiste quand Staline prétendait être le dieu des nombreux sans dieu. Ce que savait pertinemment l’Abbé C. pour qui ç’aurait été une bonne petite victoire que de faire servir une cérémonie religieuse par le fils d’un des cocos montluçonnais.
Quelque temps plus tard, j’aperçus la voisine, mon père et ma grand-mère bavardant de bonne humeur sur le seuil de la maison. Et la voisine de s’exclamer, parlant de l’Abbé C. :
- Vrai, qu’il a une belle voix !
- Oui : un bel organe, insista mon père.
Il, mon père, venait de faire allusion à une certaine réputation populaire de l’Abbé C. qui, pas haut de taille mais solide de jambes, était à tort ou à raison la cible d’histoires croustillantes racontées dans des débits de boisson. Histoires qui faisaient d’autant rigoler les groupes de buveurs qu’elles semblaient rendre dérisoire chaque vœu de chasteté.
- Et t’as des preuves ? demandait mon oncle quand son beau-frère (tout en versant une goutte énorme de rhum dans la tasse à café vidée de café) récidivait avec un nième racontar de bistro - Et t’as des preuves, je te demande ?
Ryal
11:56 Publié dans Blog, Dessin humoristique, Montluçon, Religion, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : montluçon, abbé chevalier, abbé sauvageot, souvenirs d’enfance, paroisse saint paul, cinéma des marais, etourneaux
02/06/2016
.rance, Terre d'asile
L'HIDALGO
fait payer aux kouffars
le "Printemps arabe"
Jardin du Luxembourg :
réquisitionné pour clandestins ? ?
11:46 Publié dans Actualité, Dessin humoristique, Politique, Religion, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : printemps arabe, migration islamique, amie, estrella, dal, france terre d'asile, danièle mitterand, fidel castro, sopo, pierre henry, bruno julliard