27/12/2018
Tarzanides du grenier n° 331
Cette année encore, la fête de Noël détournée pour le seul profit du boucher du village, a justifié le massacre immense de nos animaux domestiques. Goinfrerie humaine oblige.
TOTOCHE LE VAGABOND, comme son qualificatif l’indique n’a pas de toiture sur la tête, mais un creux profond dans l'estomac. Chaque dîner lui échappe, ne laissant qu'un vide entre ses mâchoires.
Apparu un jeudi de 1948, TOTOCHE disparaîtra un autre jeudi de la même année, un 29 juillet. Pendant ces quelques semaines ce sera le dessinateur italien JAC (Jacovitti, 1923-1997) qui l'animera, contribuant au succès populaire grandissant d'un Hardi Coq, celui de notre MARIJAC national.
L'esprit de JAC se différencie totalement de celui de Russel (Le Père Lacloche, 1938) et de Claude Marin (Le Père Noël, 1953) quoique le personnage TOTOCHE appartienne à la même catégorie des pauvres gars en errance dans nos villes. Autant RUSSEL et CLAUDE MARIN manifestent un humour apaisé, aimablement digeste, JACOVITTI cuisine surtout une tambouille qui tourne à l'aigre. Parfois loufoque, mais sans verser dans un surréalisme de pacotille tel que Cocteau Jean l'emploie pour feindre de ne pas reconnaître son Jeannot travesti en Oedipe aveugle.
Dans sa BD de courte durée JACOVITTI évoque quelque peu les lendemains miséreux de la Seconde Guerre Mondiale. Crise sociale d'un manque de logements populaires. L'infirmité des uns, l'égoïsme ventru des autres. A chaque fois que TOTOCHE s’apprête à avaler un morceau de pain, celui-ci s'envole, s’escamote. Les miettes aussi lui en restent inaccessibles.
Jeudi 1er juillet 1948, 4e page COQ HARDI.
Jamais une solution sauf celle de l'échec. Il ne reste plus à TOTOCHE qu'à s'éloigner, qu'à s'isoler de ses contemporains. Ce qu'il fait en nous quittant par la même route qui l'amena parmi nous.
Et sans s’être infligé la peine d’attendre GODOT.
Doc Jivaro
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26/12/2018
Tarzanides 330
Nous ne nous demandons plus dans quelle région du monde réside le PÈRE NOËL : depuis janvier 1953, le jeudi 15 précisément, nous avons appris qu’il loge dans COQ HARDI.
Dessiné par Claude Marin, ce Père Noël n'est en réalité qu'un clochard rondouillard qui n'a pas réussi à mériter son diplôme de S.D.F. Il vadrouille, vivotant de mendicité et d'un peu de chapardage, trop maladroit pour renoncer à flemmarder sur un banc public d'où le chasse immanquablement le gardien du square. Son manteau râpé, peint de rouge explique le surnom du bonhomme.
Les connaisseurs de BD anciennes reconnurent aussitôt en lui quelque chose de l'ancien Père Lacloche publié dans l'hébdo JUMBO de l'années 1938. Preuve que Claude Marin ne se creusa pas la cervelle. Ses images sont nettes, proprement exposées, gentillettes et lisibles au premier coup d’œil pendant que ses gags sont abordables même par la moins futée de nos chères têtes blondes.
Dessin Russel
Précoce, Claude Marin commença sa carrière pendant sa quatorzième année, accueilli par MARIJAC ; et ne rendit son crayon et son pinceau qu'après avoir tourné avec les rouages de l'industrie WALT DISNEY.
Hier encore Donald Trump était malmené par des journalistes, par des politiciens aussi pour avoir fait douter de l’existence d’un Père Noël à un enfant âgé de sept ans ...
Quoi de malséant là dedans de la part d'un Président des États-Unis ? Doc Jivaro vous le dit carrément : si votre gamin de sept ans vous affirme croire encore au père Noël, c’est un arriéré mental. Où alors c'est vous qui n'êtes qu'un vieux couillon incapable de démasquer le petit menteur.
Doc Jivaro
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24/12/2018
Tarzanides du grenier n° 329 bis
Au VIe siècle après Jules César et en réaction contre l’érotisme populaire manifesté par les Saturnales du paganisme, les évangiles imposent le monothéisme en Europe par leurs prêches et leurs guerres. Les manifestations publiques de l’animalité humaine sont interdites pendant que des draperies de pudibonderie transforment la chaude maternité d’Aphrodite-Éros en une présence platonique désexuée, celle de Marie-Jésus.
Pourtant, Rome devenue chrétienne ou plutôt Judéo-chrétienne ne renonça pas à employer dans sa statuaire comme dans son art pictural la figure humaine conformément aux traditions païennes : l'imagerie était évidemment une méthode commode pour enseigner la religion nouvelle aux peuples laborieux, certes ! mais auxquels la compréhension de signes littéraires restait prohibée.
Les vitraux de nos églises avec leurs personnages colorés et transparents sont la preuve historique de l'importance éducative d'une imagerie faite de figures humaines.
Voici qui nous aide à comprendre que lorsque le XIXe siècle en Occident développa tout un commerce de
journaux illustrés destinés à la jeunesse, l’église Catholique n'en fut pas désemparée : elle avait depuis des siècles emmagasinée ses propres munitions visuelles. Et la création de la bande dessinée par la laïcité amena les religieux à créer à leur tour leur propres entreprise de captation de l'innocence. (Séduction of the innocent", Frédric Wertham, 1954)
Fondé en 1929, COEURS VAILLANTS fut publié sans discontinue jusqu'en 1963 où il modifia son titre en J2 puis en Formule1 avant de disparaître pendant l'année 1981.
Bien entendu chaque année, CŒURS VAILLANTS ne manquait pas de rappeler aux enfants baptisés la naissance du Petit Jésus ; naissance sans doute abusivement datée entre le 24 et 25 décembre, c’est-à-dire en remplacement des anciennes Saturnales du polythéisme saluant la renaissance du soleil.
Bonnes fêtes à tous et toutes, que vous dire d'autre ?
Doc Jivaro
17:27 Publié dans Arts, BD, BD anciennes, Blog, Education, Enseignement, Fanzine, Media, Moeurs, Religion, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : coeurs vaillants, bd, bandes dessinées de collection, editions fleurus, abbé pihan, saturnales, polythéisme, aphrodite-eros, noël, enfant jésus
22/12/2018
Les Tarzanides du grenier n° 329
Je doute qu’un enfant de 2018 se suffise pour les fêtes de fin d’année d’une reliure BD pareille à celle-ci datée de Noël 1948.
Il s'agit d'un recueil groupant sous une couverture en carton souple sept numéros TARGA suivis de six numéros GARRY. L'éditeur en était Les Éditions du Siècle. Chaque TARGA comptait seize pages tandis que GARRY n'en comptait que douze (Le numéro un de TARGA manque). Un tel assemblage de BD se confectionnait à l'aide des journaux invendus pendant l'année écoulée. Si TARGA, victime de la loi 1949, ne parvint pas à franchir un vingt deuxième numéro mensuel, GARRY joua les prolongations jusqu'au numéro 457. Toutefois, il perdit son grand format de publication pour se réduire, à partir de son numéro 190, au format banal des "pockets".
GARRY c'est l'aéronaval guerroyant en Extrême Orient contre les "faces de citron" c'est à dire contre les japs, contre les japonais bourreaux des populations chinoises en Mandchourie.
Peu avant l'heure du cours du cours de cathéchisme ... Pardons : de la leçon de cathéchisme l'abbé Sauvageot nous surprit à regarder une des couvertures batailleuses de GARRY ... Ses yeux furetèrent parmi les images. Il ne nous adressa aucun reproche. Peut être venait-il d'être rassuré : pas une geisha n'enquiquinait les hommes occupés à s'étriper le plus sérieusement du monde.
Doc Jivaro
19:39 Publié dans Arts, BD, BD anciennes, Blog, Grenier de la BD, Journaux, Media, Tarzanides | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : garry, targa, tarzanides du grenier, bandes dessinées anciennes, éditions du siècle, impéria, robert bagage estève
20/12/2018
C'est officiel
Les femmes
sont sous représentées
dans l'espace public
La preuve : aux adresses traditionnelles
on n'a même plus l'embarras du choix
17:09 Publié dans Arts, Aux bonnes heures des dames, Blog, Journaux, Media, Moeurs, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : la dérobade, romi, le grand rené, femmes en noir, paris rue saint denis, paris rue blondel, ulla mutualité 1975, prostitution, l'astragale
19/12/2018
Tarzanides du grenier n° 328 bis
Le 14 octobre 1950, en page 12 du magazine TARZAN, une image fut supprimée par la censure dans les aventurlures du héros de E.R. BURROUGHS ; et remplacée par un dessin de faussaire.
Doc Jivaro, ici, a restitué la véritable vignette d'origine américaine. Laquelle est-ce ?
14:55 Publié dans Arts, Barzinguettes, BD, BD anciennes, Blog, Dessin humoristique, Grenier de la BD, Journaux, Media, Moeurs, Tarzanides | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : tarzan, cardy, e.r. burroughs, bd, bandes dessinées de collection, publications destinées à la jeunesse, bar zing, tarzanides du grenier