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13/09/2013

Montluçon City infernale

 

En matinée, j'entendis mon voisin hausser le ton de sa voix dans la rue. Ce qui n'est pas dans ses habitudes, à mon voisin.


D'une main, il tenait le portail de son garage et de l'autre il appuyait sur le mur de sa maison. Je me suis dit : il les empêche de tomber.


Mais il s'agissait de tout'autre chose.


- Oui ! qu'il criait en direction de quelqu'un que je ne voyais pas. Les boueux ne veulent plus que nous mettions de vieux journaux dans les sacs jaunes destinés au tri sélectif ! Ils disent que c'est trop lourd à soulever.


Une voix sans visage pour moi fit écho : « Tiens, c'est le truc de la pénibilité qui se met en place ! »


Et mon voisin d'en face de rouspéter : « Mais nous, va falloir, chaque semaine, les balancer les kilos de papier publicitaire qui encombrent la boîte aux lettres qu'on n'y retrouve même plus notre courrier ! Surtout qu'à présent l'enveloppe des impôts ressemble avec ses couleurs à un machin de publicité. »


Mon voisin est un retraité de Dunlop. Six ou sept ans avant t'aujourd'hui, il m'a ouvert sa cave, me montrant au moins 200 pots de confiture en rang sur des étagères. Toute une armée de diabétiques s'apprétant à répousser une offensive de moutarde.


- C'est ma femme ! Elle craint une pénurie d'alimentation au cas ou les allemands reviendraient. Elle en a la hantise. Mais en 44 elle n'avait que 2 ans. Comment se souviendrait-elle des privations quand les fridolins étaient là ? Ce sont sans doute ses parents qui lui en parlèrent plus tard. Quelle obsession ! Vous ne lui enlèverez pas cette angoisse de la tête.


Mon voisin est chauve. Il ne sort jamais sans un chapeau. Il y a ceux qui promènent leur chien. Lui, il promène son chapeau. 

 

Ryal

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