13/11/2016
Diamanche Jour du Seigneur n° 31
Mon épouse fut favorisée : elle bénéficia d’une petite enfance protégée par les anges du paradis.
- Pourquoi, dis, Tantine, pourquoi les poules ne pondent-elles pas un œuf quand c’est le dimanche ?
- Parce que c’est dimanche et que le bon Dieu commande de ne pas travailler pendant cette journée.
Aux enfants, l’adulte raconte généralement tout un fatras de mensonges conseillés par la bonne éducation, surtout lorsque le sujet tourne autour des choses de la sexualité.
- Je croyais vraiment que les poules savaient que c’était dimanche le dimanche. Beaucoup plus tard quand j’eus l’âge de soupçonner que le petit jésus n’était pas sorti d’un chou fleur, Tantine me fit l’aveu : on cachait l’œuf pour pas que tu le trouves.
Comme si à huit ou neuf ans je n’avais pas encore deviné toute seule !
Et mon épouse de poursuivre : « Tu comprends que mes dimanches étaient folichons : la grand messe jusqu’à midi et, tiens toi bien ! les vêpres vers quinze heures dans l’église où il y avait plus de chaises vides que de culs assis. Mais heureusement …
- Heureusement ?
- Heureusement nous avions un jardinier qui venait jardiner presque tous les jours de la semaine. Il m’amusait. Il me montrait …
- Tiens ! Tiens !
- Dis pas une bêtise ! Il me montrait comment il avalait des escargots tout crus.
- Avec leur coquille ?
- … Me souviens pas. Mais je me souviens qu’au goulot d’une bouteille il buvait du vin rouge. Il me faisait promettre de ne rien dire. Tu ne me croiras pas mais j’ai tenu parole. Mon père est mort depuis trente ans sans savoir que son jardinier volait nos escargots.
Ryal
16:50 Publié dans Education, Moeurs, Religion | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : dimanche jour du seigneur, bar zing, souvenir d'enfance, éducation, religion catholique
01/04/2016
Dans notre assiette, un cadavre !
En province, un abattoir, j’ai connu. En tout cas, j’y entrais sans avoir à faire dedans. J’accompagnais mon oncle, boucher à Saint Sauvier. Il s’y rendait pour faire abattre des bêtes après que la loi lui eut enlevé le droit de les saigner tout seul, comme un grand, les bêtes.
Les tueurs assommaient à coups de masse … Parfois de travers, ils rataient la tête. disons que, parfois, ils chancelaient, ils titubaient, les hommes. L’alcool … Un bistrot ouvrait en face. Il suffisait de traverser la rue pour y aller et en revenir.
- Vas- y ! cogne ! Han !
Si le bœuf tournait de l’œil dans la direction de son bourreau, les témoins s’amusaient, lubriques, criant : il t’aime ! Il t’aime ! … ou encore : elle t’aime ! lorsqu’il s’agissait d’une fille que le péquenot du coin avait amenée ici, lui reprochant de ne jamais donner assez de lait.
En fin d’après midi de je ne sais plus quel jour, un bœuf ou quelqu’autre viande sur pattes s’échappa de l’abattoir. Un délinquant sûrement. Il fallut prévenir la police mais ce fut, disait-on, la gendarmerie qui abattit d’une ou deux balles de fusil l’animal évadé. Paraît qu’il était a moitié égorgé le bestiau à l’instant de son évasion en dehors du camp de la mort. Vous savez : certaines de nos victimes ont, comme ça, des sursauts d’incivilité dus à un évident manque d’éducation.
Mon oncle, que j’aimais bien, devait périr d’un cancer quand pour soigner le malade la chirurgie découpait toute une portion de bidoche.
Sa veuve, donc ma tante, eut ce mot quelque peu égaré : « Lui qui savait si bien détailler les morceaux ! ».
Ryal
15:45 Publié dans animaux, Consommation, L'avis des bêtes, La vie des bêtes, Moeurs, Santé, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : souffrance animale, abattoirs, souvenir d'enfance, vie des bêtes