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17/06/2022

Tarzanides n° 530

 

La balle au pied

 

Supposons que vous mettez à cuire un pigeon, que vous reste-t’il à la faim à manger ? … les petits pois. C’est l’impression décevante que j’ai ressentie pendant que mon couteau fouillait entre les os de l’oiseau. Vous n’allez pas me croire : c’était la première fois peut-être que je consommais cette volaille si bien adaptée à nos villes. Ça m’a ramené en mémoire une anecdote survenue à proximité du Musée des Arts et Métiers dans Paris. Un jeune mec lançant un coup de pied contre un des pigeons attardés devant son passage. Visiblement, il avait tenté de frapper la volaille pour la casser.

 

- C’est la banlieue ! me dit un type qui comme moi avait vu le mouvement du jeune individu qu’on ne surnommait pas encore « grand frère ».

 

Mais revenons tout de suite à l’actualité. J’ai pris l’habitude de regarder CNEWS, « L’Heure des Pros » entre autres. Ce jeudi d’hier, le 16, il y eut tout un commentaire sur Thierry Roland le spécialiste du ballon rond, DCD le 16 juin 2012. Tous les participants oublièrent de rappeler que lui même se présentait comme collectionneur de BD. Notamment dans le n° 6 de la réédition par l’éditeur Soleil, en mai 1994, de plusieurs des aventurlures de TARZAN.

 

Tarzan-réédition-éditorial.jpg

 

Moi, le foot ball je l’ai quelque peu pratiqué pendant mon adolescence. C’était dans le stade du Diénat montluçonnais. Après le match les copains et moi allions quelques fois consommer de la limonade dans un café bistro en dehors et en face des terrains de sport. Une fois, pas deux, je demandais un Coca-Cola.

 

Mon père surnommait « Beaujolais américain » cette pharmacie r’américaine que le Parti Communiste Stalinien de l’après-guerre s’efforçait de ridiculiser.

 

Des années et des années plus tard, dans un restaurant proche de la Gare du Nord de Paris, où je consommais, comme un pauvre diable, un jambon-frites après deux jours de famine, j’entendis un des serveurs crier : Et un Beaujolais américain, un !! Quelqu'un venait de lui commander un Coca-Cola.

 

Ce qui me rappela un épisode d’une des BD de SPIROU : Son combat contre ZORGLUB où l'on voit une image de la lune porteuse du graphisme de Coca-Cola mais modifié :

 

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Allez, à la semaine prochaine, comme on disait autrefois.

 

Doc Jivaro

 

09/11/2009

Coca-Cola

Limonadier impur

 

De notre petit dessin d'hier, n'en concluons surtout pas que je valorise Coca- Cola ... Ni Mac Do, ni Coca, telle est notre devise. Mais personne ne peut nier que les States existent, s'imposant mondialement par leurs sous produits alimentaires. Même la Chine mini coco de l'après Mao n'échappe pas à cette mal bouffe qui vous gonfle le ventre mieux qu'un bouddha de riz avalé.

 

Américanisme quand tu nous colles !

 

Mon grand-père - qui n'était pas un papy - ignorait quasiment le mot « chewing-gum ». Pour le peu qu'il en connaissait la substance, il préférait le nommer : gomme à mâcher. Arrivait aussi qu'il prononça « sem sem gomme » ou quelque chose d'approchant. Et lorsqu'il m'aperçut pour la première fois culotté d'un « bluejeans » - c'était en 55 ou 56 - il s'exclama d'une réprobation marquée de moquerie : c'est dimanche ! Tu ne vas pas aller avec un bleu de travail sur le boulevard.

 

Il n'avait pas tort ; je n'en savais pourtant rien à l'époque. C'était pour ne pas être endimanché comme un prolo du samedi après l'turbin, que j'enfilais un bluejeans ! Mais au total, j'étais brayé comme n'importe quel petit chômeur yankee condamné à chercher un job au fin fond de je ne sais quel Arizona. Rappelez-vous ces années passées : James Dean venait de débarquer au pays de Charles de Gaulle et du Colonel Fabien. Au cinéma Le Rex, boulevard de Courtais - souvenir en voltige de mémoire. Le Rex et son grand escalier dans la hauteur duquel les jupes des filles jouaient les plafonniers érotiques. Et c'est là que je fais le pari que tous les anciens adolescents de Montluçon ignoraient l'homosexualité du jeune acteur pseudo amoureux de Nathalie Wood.

 

Le Coca-Cola - ce « Beaujolais américain » comme l'appelaient les serveurs d'une grande brasserie en face de la Gare du Nord - Le Coca-Cola endossait plutôt une mauvaise réputation aux lendemains de l'offensive américaine en Normandie. Paris brûle-t-il ? Non, Paris ne brûle pas. Mais Berlin brûle.

 

« Si tu veux te rendre malade de l'estomac, t'a qu'à boire du Coca ! » Me voici prévenu. C'est ce qu'un client m'a jacté en se penchant par-dessus la table comme pour me mordre le nez, dans le bar Le Miscailloux, en bordure du ruisseau des Etourneaux, en 2001. (Il est d'ailleurs mort depuis. Pas le Miscailloux : le client. Il ne buvait pas de limonade, lui).

 

Des copains de classe m'avaient déjà affirmé ça, à l'École de la rue des Conches, que le Coca-Cola équivaut à du détergent. Et récemment encore, le marchand de journaux et de tabac d'un bled oublié aux environs de Boussac, a expliqué à Sabrina comment décaper un portail rouillé : « Tu ... pardon : vous le badigeonnez avec du Coca-Cola ». Il ne plaisantait pas, le buraliste. Il a même appuyé le coup par un test : « Plongez un boulon dans du Coca, et sortez le quinze jours après, s'il en reste du boulon ! ».

 

De quoi imaginer notre flore intestinale dévorée par le « Beaujolais américain ». A croire que nos sucs gastriques ne le digèrent pas le Cola-Coca ! Tiens, je me rappelle Madame Simone L... malmenée, endolorie d'un ulcère, elle qui ne buvait pas d'eau pétillante. Le médecin de famille lui avait expliqué quelque chose du genre : ce sont les cornichons. Vous en mangez trop, par gourmandise, et le vin-aigre a fini par attaquer votre ... etc., etc. Mais Madame Simone L... refusa d'entendre l'hippocrate de service : « Il me raconte n'importe quoi, c'est pour m'en dégouter. C'est plutôt lui qui n'aime pas les cornichons en conserve ! ».

 

Reste que moi Bar-Zing, je me suis souvent demandé d'où venait cette hostilité, que nombre de vieux montluçonnais manifestent encore aux dépens du breuvage Cola-Coca. Je suppose parfois que ce dénigrement s'est développé avec le syndicalisme communiste dans les usines, à partir de l'année 47. Je me souviens des US GO HOME et autres NON AU PLAN MARSHALL inscrits en grosses lettres noires dégoulinantes sur le long mur de Dunlop. L'anti américanisme à pleines pétarades. Dans les ateliers et les cantines. Autant dans les bistrots, sous le plafond rendu invisible par l'opaque fumée des cigarettes dont les mégots débordaient du cendrier Pernod Ricard.

 

Sans avoir à la déclarer, la « guerre froide » débutait.

 

En conséquence, tous les objets américains dans lesquels le Parti croyait pouvoir dénoncer l'exploitation du peuple français par les trusts capitalistes, devaient être diffamés. Coca-Cola n'y échappait pas. Le Rock'n'roll non plus. Il y avait pourtant le Jazz contre lequel il fallait ne pas rouspéter. Le journal Les Lettres françaises racontait si bien que cette musique était celle des gentils noirs persécutés par de méchants méchants blancs, évidemment américains.

 

Malgré tout, je demeure persuadé que l'estomac risque moins sous une douche de Coca-Cola, que ce que le foie risque dans un bain d'alcool. N'est-ce pas, Jean ?

 

Bar-Zing