Bar-Zing

Il était déjà venu pour celle-ci mais elle était occupée. Il revient. Elle le trouve plutôt sympa … Elle a pris le temps de lui raconter que son père à elle avait fait garde-forestier dans un domaine dont le propriétaire est un politicien influent et qui parle beaucoup à la télé.

 Pourquoi pas ?

- Tu ne vas pas me croire : lui qui se taille, a fallu que je l'insulte jusqu'à ce qu'il balance tout seul son trop plein dans les toilettes ! Et comme j'étais à bout d'injures, il a sorti un papier où était inscrite toute une liste de mots orduriers que j'ai dû …

 - Ouais ! Ouais ! Pas la peine de me faire un dessin, j'en connais d'autres des comme ce type.

Ça y est ! elle l'a dégommé ! On va pouvoir aller se taper l'apéro. Mais ce midi, je ne veux pas croûter rue Sainte Foy. Faut poireauter trop longtemps.

 - Oh ! toi, ça ne te va jamais ! Si ça continue, tu passeras ton heure de repos sur un banc à compter les pigeons.

 - Comme les clients, quoi !

Elle fourre le blé dans son sac à main. Ça serait facile de le lui arracher, qu'il pense. Mais, gare ! doit y avoir au moins un mec dans le coin pour surveiller les échanges.

Alors, le quidam renonce. Il n'est d'ailleurs pas le seul à renoncer. 

- Te donne pas la peine d'attendre la Valérie ! … Elle vient de partir en vacances avec sa fille, ce matin. Remarque qu'elle est folle : passer toute la nuit à bosser et prendre l'autoroute sans avoir dormi, faut être folle, tu crois pas ?

Forcément, par temps de pluie, les bonshommes se faisaient plus rares.

 - J'en perds bien la moitié ! Commentait Lydia. Alors je compense : au lieu de partir à huit heures je reste jusqu'à dix. Les filles de la relève, elles me grognent dessus. Mais moi, le studio j'en suis la proprio. Pas comme elles. Et pour qu'elles m'obligent à dégager le terrain, faudrait qu'elles aient tout le métier que j'ai. Tu me connais, Hein ?