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03/06/2009

Rescapé de Paris

Depuis quatre ou cinq jours (Madame de la Flegme me dispense de préciser) Bar-Zing est en panne, blog bloqué.

 

Faut-il m'en justifier en contant par le détail mes récentes escapades dans Paris Babylone, city infernale ? Pas tout à fait mais quand même un peu.

 

D'autant que Paris m'a semblé plus calme que du temps ou j'y vivais. Mais cette impression apaisante n'était certainement qu'un leurre produit par l'évènement annuel que nos médias désignent comme « Le long week-end de la Pentecôte ».

 

Les boulevards clairsemés, comme dénudés de s'être débarrassé du trop plein d'une population affairée. Je prenais le temps de regarder la pointe de mes souliers en marche, sans crainte d'heurter de la tête contre je ne sais quel autre quidam arrivé en sens opposé. Je pouvais surtout croire que les parisiens et les banlieusards avaient décidé de laisser tout l'espace aux touristes.

 

Des touristes groupés devant … devant la plaque rappelant la pendaison de Gérard de Nerval par lui-même ? Non pas. Non pas mais groupés devant ces vespasiennes automatiques que sont les sanisettes. Gratuites à présent mais souvent détraquées. Affichant comme d'obstinées constipées le mot « occupé » alors qu'en réalité elles ne sont pleines que d'une absence. Inquiétude, presque affolement de nos touristes, cherchant dans l'enchevêtrement numéroté des rues du plan de Paris, l'emplacement d'un autre édicule pipi caca, plus loin. Trop loin parfois.

 

Sans doute croyez-vous que la gratuité des urinoirs publics résulte d'une charité et d'une récompense adressées aux clochards ayant obtenu leur diplôme de SDF, mais détrompez vous vite. Le mécanisme de paiement de ces boîtes à schtroumpfs était si souvent fracturé pour en piller la tirelire, que c'est économiser du fric que d'en laisser l'accès libre.

 

Paris-en-mai.jpg

Votre serviteur, grand médium authentifié par les trois

mages d'Orient, a pétrifié son double spectral exsudé

par estoplasme en bordure de scène,

là ou coule le flot méconnu de l'Yonne,

baignant l'antique Lutèce

 

Je me suis rendu au Louvre, visiter une exposition dans les sous-sols ; exposition évoquant la sauvergarde d'oeuvres d'art, nationales les unes, privées les autres, pendant l'occupation allemande de la patrie de Drumont et Dreyfus. Parait même que plusieurs collections d'appartenance israélite soustraites à la convoitise du grand veneur Göring n'ont toujours pas été restituées aux héritiers légitimes. En France, on a fréquemment entendu critiquer ces longs retards … Ce n'est d'ailleurs pas Fabius que l'on tracassa sur ce sujet mais plutôt Jospin. Opportunément, en 1999, j'avais réalisé un petit dessin là dessus, que mes amis désapprouvèrent, affirmant qu'à le voir Dustin Hoffman et Woody Allen me refuseraient un prix d'humour yiddish.

 

Biens-juifs.jpg

Vers quatorze heures, j'ai avalé sans appétit un steak sec et une crottée de frites en carton, sur une table ronde affectée d'un diamètre à peine supérieur à celui de l'assiette. Tout autour, les coudes me tombaient des épaules. Je m'apprêtais à partir sans payer quand j'ai réfléchi que je n'ai plus mes jambes de vingt ans.

(La suite c'est pour demain.)

 

Assiette.jpg